25 February 2011

L'illusion d'avoir, pas d'être

Je lis

Dans un monde de plus en plus hostile et incompréhensible, dit-on dans le documentaire Mall's RUs, acheter procure l'illusion qu'on personnalise sa vie.
Mon pèlerinage des fêtes, Anne Marie Lecomte, Châtelaine, janvier 2011

... donc je pense!

Le choix entre avoir et être, en tant que notions contraires, ne frappe pas le sens commun. Avoir, semblerait-il, est une fonction normale de notre vie : pour pouvoir vivre, il faut avoir certaines choses. La simplicité volontaire c'est bien beau mais il faut quand même avoir un strict minimum pour vivre. En outre, nous devons avoir certaines choses afin d'en tirer plaisir. Dans une culture dont le but suprême est d'avoir — et d'avoir de plus en plus — et où on peut dire d'un individu qu' « il vaut un million de dollars », comment peut-il y avoir une alternative entre avoir et être? Au contraire, il semblerait qu'avoir est l'essence même d'être ; et que celui qui n'a rien n'est rien. Comme c'est songé ... mais ça ne vient pas de moi ... mais si j'y avais pensé, je n'aurais pas dit mieux.

« Avoir » est une expression faussement simple. Tout être a quelque chose : un corps, des vêtements, un toit... ou, pour l'homme et la femme modernes, une auto, un poste de télévision, une machine à laver, etc. Vivre sans rien avoir est pratiquement impossible. Pourquoi, alors, avoir serait-il un problème? Cependant, l'histoire linguistique d' « avoir » montre que le mot est bel et bien un problème. Ceux qui croient qu'avoir est l'une des catégories les plus naturelles de l'existence humaine seraient très surpris d'apprendre que de nombreux langages n'ont aucun mot correspondant à « avoir ». En hébreu, par exemple, « j'ai » doit s'exprimer par la forme indirecte jesh li (« ceci est à moi »).

En fait, les langages qui expriment la possession de cette façon et non par « j'ai » sont les plus nombreux. Il est intéressant de noter qu'au cours de l'évolution de nombreux langages la construction « c'est à moi » a laissé ultérieurement la place à la construction « j'ai », mais l'évolution n'a jamais eu lieu dans le sens contraire. Ce fait tend à montrer que le mot correspondant à avoir évolue en relation avec le développement de la propriété privée alors qu'il est absent dans les sociétés où prédomine la propriété fonctionnelle, c'est-à-dire la possession pour l'usage.

Parfois on a tout et on pense encore qu'on a rien quand d'autres n'ont rien et croit qu'ils ont tout!
Tout est dans la perception, l'illusion de posséder. 

L'illusion est parfois si forte que même l'illusion des mots sert aussi souvent à donner plus de glamour à ce qui est vraiment. On parle de bruschetta parce que ça fait plus chic que de parler de toasts (rôties) frottées à l'ail et badigeonner d'huile d'olive extra-vierge, de sel et de poivre. Après, il y a des variantes telles garnies d'une salade de tomates, de jambon, etc. Mais dans le fond, ça reste du pain grillé !

Bruschettas

Prep: 5 min     Cuisson: 5 min     Portions :6-8

Ingrédients:

  • 2 tomates rouges, épépinées et coupées en morceaux
  • 1-2 c. à soupe d'huile d'olive
  • 1/2 oignons, haché
  • 1-2 gousses d'ail, écrasées
  • basilic, au goût
  • Sel et poivre au goût
  • 12-15 tranches de pain baguette, rôties
  • fromage râpées, quantité au goût

Préparation:
Préchauffer le four à 375F.
Mélanger les tomates, l'huile d'olive, l'oignon, l'ail, la basilic et le sel et poivre.

Tartiner le mélange de tomates sue les rôties. Saupoudrer de fromage râpé.
Cuire 5 min ou jusqu'à ce que le fromage soit fondu. Élever la température du four à Broil et gratiner jusqu'à ce que le fromage soit doré.

Source: Parcialmente Ma Cabeza, http://www.deadmalls.com/, Avoir ou Être
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2 commentaires:

Triskkele said...

Les gens qui ont eu peu dans leur vie vont se contenter de ce qu'ils ont besoins. Ceux qui ont eu beaucoup n'en n'auront jamais assez, et ça c'est propre à l'humain. En regardant la nature (oui je penche un peu du côté de Rousseau), on voit que les animaux "sauvages" se contentent que de ce qu'ils ont besoin, pas plus.

Ceci est d'une manière générale, il y a toujours de nombreuses exceptions, souvent dû à son propre cheminement.

Ce n'est bien entendu que mon point de vue, et non une assertion.

J'ai aimé ton étude linguistique.

SylvieinMontreal said...

Moi je me contente de peu de beaucoup de choses! ;-)La modération a bien meilleur goût.

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