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Athlète paralympique et conférencière, Chantal Petitclerc a récolté 22 médailles en carrière. |
Septembre 1981. C’est cette date qui, quand j’y repense, a défini la femme que j’allais devenir. Le jour de l’accident qui m’a rendue paraplégique? Pas du tout!
Non, c’est quand mes parents ont divorcé, alors que j’avais à peine 11 ans. Une histoire somme toute banale qui s’est répétée des milliers de fois partout au Québec. Sans grands déchirements et avec beaucoup de civisme, ma mère mettait fin à son mariage et se retrouvait seule avec trois jeunes enfants.
Au début des années 1980, il y avait peu de divorces dans mon patelin natal et, du coup, c’est devenu LA nouvelle. Je me rappelle ma première inquiétude de fillette : « Qu’est-ce que mes amis vont dire? » Au-delà de cette marginalisation, le souvenir diffus qu’il me reste, c’est le manque d’outils de ma mère pour faire face à cette épreuve.
Ma mère n’avait pas fait d’études post-secondaires : elle était passée directement de la maison de son père à celle de son mari. Je me souviens de son isolement après le divorce, alors qu’elle se retrouvait jugée et sans ressources, dans une situation financière chancelante. À cette époque, pas de livres, pas de groupes de soutien, pas de blogues pour les mères seules. Elles apprenaient « sur le tas ».
Pour nous les enfants, en plus de la séparation, il y avait des preuves tangibles que les choses seraient dorénavant plus difficiles. Les petits boulots en restauration pour subvenir tant bien que mal aux besoins d’une famille, ça change une vie. Les vacances à l’étranger ont disparu du calendrier, au pied du sapin de Noël les cadeaux se sont faits moins nombreux, les sorties au restaurant sont devenues des occasions rares et l’épuisement de notre mère a désormais fait partie du quotidien.
Ma mère n’était pas une militante. Bien sûr, elle a été nourrie par les courants de son époque, mais jamais elle ne m’a tenu de discours sur la situation des femmes et l’importance de notre indépendance. Sa lutte, elle l’a vécue au quotidien. Elle n’est pas si loin, l’époque où même les non-militantes étaient des féministes à leur manière, par leurs expériences et les choix courageux qu’elles faisaient. Elles ont inspiré à leurs filles – nous – une nouvelle façon d’être et de s’accomplir.
Déjà à 12 ans, quand j’observais ma mère qui gérait avec force cette situation difficile, les choses étaient claires pour moi : je saisissais l’importance de l’instruction, de l’autonomie financière, de demeurer maîtresse de sa vie et d’avoir une carrière. Combien de petites filles comme moi, un peu excessives et rebelles, se sont exclamées : « Jamais je ne me ferai vivre par un homme! » Et sans que ce soit pleinement conscient, il est clair que mes choix de vie, de carrière, mon désir de réussir et d’être en contrôle, ma fierté et mon indépendance ont été nourris par ces souvenirs. Comme quoi parfois, même les histoires difficiles peuvent avoir un impact positif.
Quand on n’a pas vécu le féminisme et qu’on le découvre dans les livres, c’est facile de s’en dissocier et de ne pas voir ses conséquences sur nos vies. N’empêche, si le débat nous semble loin, l’impact des luttes de nos mères est bien réel.
Les femmes de ma génération sont beaucoup mieux outillées pour faire face aux défis de la vie. Il existe aussi plusieurs modèles de réussite pour nous. Que l’on choisisse d’être une maman à la maison ou une dirigeante d’entreprise qui court la planète, on peut être une femme en pleine possession de ses moyens, en plein contrôle de sa vie. Et cette liberté, c’est un droit que l’on doit aux batailles de nos mères, de nos grands-mères et qu’il faut traiter, n’est-ce pas, avec respect.
© Les Éditions Rogers ltée
... donc je pense!
J'ai copié, collé le texte de Châtelaine dans son intégrité car je ne sais pas vraiment ce que j'aurais pu ajouter, dire de plus. C'était cette période ...
Je suis vraiment contente que Chantal ait sa chronique mensuelle dans Châtelaine, une vraie coach de vie. Je sais que Mme Petitclerc a su puiser au fond d'elle-même pour se dépasser et jamais elle ne s'apitoie sur son sort. Je me souviens d'une entrevue où l'interviewer lui demandait si elle n'en voulait pas à la vie pour sa paralysie ... sa réponse avait été assez simple, pourquoi et comment pourrait-elle être acerbe quand ce qu'elle a vécu est la seule vie qu'elle a eue.
Depuis maintenant plusieurs années, je suis Chantal dans son sport mais aussi dans son cheminement de femme. Je ne connais pas beaucoup de femmes pour lesquelles j'ai autant d'admiration. Elle a su atteindre son rêve, rester elle-même et vraie. Quand je commence à pleurnicher, je me dis que je me plains le ventre plein!
Une recette de comfort food de mon enfance. Lorsque je m'ennuie de ma mère ... cette recette sent ma mère. C'est facile, c'est chaud, c'est bon au goût et ça remplit la bedaine pour pas cher!
Chaudrée de maïs consistante
Prep 20min Cuisson 20min Portions 4
Ingrédients
- 2 c. à thé d'huile
- 2 c. à soupe de persil frais, haché
- 1 oignon, haché
- 4 oignons verts, hachés
- 4 tasses de maïs en grain (frais ou congelé)
- 3/4 lbs de pommes de terre nouvelles, brossées et coupées en dés
- 2 tasses de bouillon de poulet
- 2 c. à soupe de base de poulet en poudre
- sel et poivre au goût
- 3 tasses de lait 1%
- 2 c. soupe de fécule de maïs
- 4 tranches de bacon cuites, croustillantes et émiettées en gros morceaux (facultatif)
Préparation:
1) Chauffer l'huile à feu moyen dans un grand poêlon à revêtement antiadhésif.
2) Ajouter l'oignon et l'échalote verte; cuire en brassant, jusqu'à ce qu'ils soient ramollis, environ 5 minutes.
3) Ajouter le maïs, les pommes de terre, le bouillon de poulet, la base de poulet, le sel et poivre, et le persil et porter à ébullition à feu-moyen.
4) Réduire le feu et laisser mijoter, à couvert, jusqu'à ce que les pommes de terre soient tendre, environ 10 minutes.
5) Dans un mélangeur, réduire en purée 1/2 tasse de la préparation aux légumes avec une tasse de lait et y délayer la fécule de maïs. Ajouter les 2 tasses de lait en bien mélanger. Incorporer doucement au mélange du poêlon.
6) Cuire à feu moyen, en brassant régulièrement, jusqu'à ce que la soupe soit chaude et bien épaissie, environ 5 minutes.
7) Servir en garnissant de persil et de bacon.
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